Après 2 soirs de remise en route (bah oui, on s'use à ne plus pratiquer), et surtout la prise en main de mon nouvel APN (Canon EOS 1200D), il fallait bien refaire un peu de Science.Nuit de Sciences : préparation pour la mesure d'un transit exoplanétaire pic.twitter.com/zz04qh8WMN— Emmanuel CONSEIL (@econseil) 19 juillet 2016
J'avais repéré sur l'Exoplanet Transit Database (ETD) le transit de ma copine HD189733b pour la nuit de Mardi à Mercredi, de 2h à 4h environ. Transit idéal qui me permettrait de tout faire d'une traite, sans subir le retournement de monture qui me cause à chaque fois des trous dans mes courbes (Exemple).
Parce qu'à la base, je n'avais pas prévu d'être à côté du PC pendant la séance. Un paramétrage nickel, et roule ma poule, moi je vais faire dodo :-)
Alors à quoi faut-il faire attention ?
- le suivi de la monture est suffisamment correct pour garder la cible et ses étoiles de comparaison dans le champ de l'APN pendant au moins 3 heures (eh oui, pas d'autoguidage)
- par extension, aucune partie du télescope ne va venir cogner le trépied pendant la prise de vue
- l'étoile va monter, puis descendre dans le ciel. Il faut qu'elle reste non saturée sur le capteur pendant tout ce temps. Idem pour les étoiles de comparaison. Mais il faut qu'il reste suffisamment de signal à traiter quand elles seront proches de l'horizon.
- aucun arbre, toit de maison, trampoline, ... ne cachera la cible pendant sa course dans le ciel
- l'alimentation électrique de tout le bazar ne lâchera pas avant la fin du transit
- les câbles qui relient le PC au télescope ne vont pas s'enrouler (s'étirer et casser quelque chose) à mesure que le télescope accompagne la cible dans le ciel
- il faut lancer suffisamment de poses, et bien faire ce calcul. C'est con, mais une fois j'avais oublié de modifier ce chiffre et je suis parti me coucher en lançant 10 poses... J'avais donc eu 10 minutes de prises au lieu de 5 heures escomptées.
9.1 GigaOctets de données et 5 heures de sommeil plus tard, avec un peu d'huile de coude à la réduction et au traitement des données, la courbe de transit apparaît bien. La planète a mis 109 minutes pour traverser le disque de son étoile (vu depuis la Terre).
Courbe de lumière de mon observation, générée par l'Exoplanet Transit Database |
Sitôt réduites, les données ont été soumises à l'ETD et viendront grossir la base de connaissances sur cette exoplanète.
L'objectif de ce genre de mesures sur le long cours est de voir s'il y a des dérives constatées dans les transits (longueur, profondeur, date) afin de déceler des éléments perturbateurs de l'exoplanète. Comme une autre planète orbitant pas loin mais ne transitant pas devant son étoile.
Ce travail est effectué par des groupes d'astronomes amateurs sur une base assez conséquente d'exoplanètes disponibles sur le site de l'ETD.
Une activité bien utile, sur de la Science bien actuelle, et qui permet de "voir" des choses que l'astrophoto ne nous montre pas : un ciel dynamique et des mondes qui peuplent notre galaxie.
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