26 février 2013

Comète ISON


Nouveau petit détour du côté de la comète C/2012 S1 (ISON). Je l'avais déjà photographiée le 05 Janvier avec à cette occasion déjà une petite animation : https://plus.google.com/u/0/110663781091979791013/posts/gm6hdKKm3Fb

Cette fois-ci, on devine la petite queue qui traîne derrière le noyau. Pour une bête faute de frappe, j'ai planté les coordonnées de la troisième image de l'animation. Du coup, seulement 2 images de la belle.

25 février 2013

Suivi de V0406 Virginis

Le support de l'AAVSO, et de tous les amateurs photométristes qui le peuvent, a été demandé en Septembre dernier par un consortium de 16 astronomes afin de surveiller environ 40 variables cataclysmiques (AAVSO Alert Notice 471). Ces étoiles variables seront la cible du télescope spatial Hubble  (HST en anglais) au cours des années 2012 et 2013, et plus particulièrement de son Cosmic Origin Spectrograph (COS) pour des observations visant à mesurer la température, la composition atmosphérique, la rotation ainsi que la masse des composantes naines de ces systèmes.

Là où les astronomes amateurs interviennent, c'est pour déterminer si les observations planifiées sur le HST seront possibles. En effet, quand les astronomes programment une observation avec le HST, ça se fait longtemps à l'avance, et ils choisissent à ce moment-là leur instrument et les conditions d'observations.

Dans le cas des variables cataclysmiques, avec des étoiles qui peuvent gagner 5 magnitudes sans prévenir, il est crucial de savoir juste avant toute observation si celle-ci sera possible. Si l'étoile est en dehors de toute crise, tout va bien. Si elle est en crise, les capteurs du HST peuvent saturer, les données qu'on veut récolter ne seront pas forcément celles qui sont recherchées, ... Bref, il faut savoir si l'étoile est au repos !

Suivant la dernière alerte reçue par mail ces derniers jours, j'ai choisi d'aller jeter un oeil du côté de V0406 Virginis, et de la suivre pendant quelques jours :
The next HST/COS target is the novalike variable V406 Vir (SDSSJ123813.73-033932.9). It is scheduled to be observed on:
V406 Vir (SDSS J123813.73-033932.9) 2013 March 1 08:37:30 through 14:04:3 UT
V406 Vir is V=17.1-18.0 at minimum. Observations are crucial nowthrough March 2, and especially so through February 28, when theHST/COS scheduling team will make the final decision whether toobserve this system.

Voici l'image obtenue cette nuit. Elle est actuellement faible, vers mag 17.5 dans la bande verte. Une condition idéale pour les observations du HST dans les prochains jours. Reste à vérifier qu'elle reste sage jusqu'au moment critique...
Image de V0406 Vir obtenue avec le 350mm de Slooh
Les étoiles de référence (en rouge) ont été marquées grâce au Variable Star Plotter de l'AAVSO et V0406 Vir est l'étoile cerclée de rouge.

Pour ceux que ça intéresse, on peut suivre les cibles du Hubble Space Telescope semaine après semaine ici : http://www.stsci.edu/~inr/thisweek1/thisweekonhst.html et voir ce qu'il fait de ses "journées".

23 février 2013

2012 DA14

Animation créée avec http://reduction-image.com

Ce n'est pas parce qu'il ne fait pas beau le jour du passage de 2012 DA14 qu'il faut se garder de le shooter plus tard ;-)
Je devais partir en vacances le lendemain de son passage. Qu'importe, en utilisant le télescope de Slooh aux Canaries, j'ai pu programmer 5 shoots pour la matinée du 17 Février, soit environ 34 heures après son passage au plus près de la Terre, pour lui tirer le portrait avant qu'il ne tire sa révérence.
Il devait être à magnitude 17 à ce moment-là.

Bye bye 2012 DA14 !

Astéroïde (68) Leto


Profitant d'un ciel bien dégagé en Auvergne, j'ai repris le suivi d'astéroïde avec (68) Leto qui trainait dans la tête du Lion. De magnitude 11.6, il se levait juste au dessus des montagnes à l'Est en début de soirée et restait haut dans le ciel une bonne partie de la nuit.
Voici l'installation pour la nuit, composée d'un Celestron omni XLT 150/750, d'un Canon EOS 1000D monté au foyer et d'un PC portable. La paire de lunettes noires, c'est pour ... euh ... ne pas être ébloui par la Lune ;-)


Pour pouvoir réaliser une courbe de lumière d'astéroïde, il faut pouvoir obtenir suffisamment de signal de l'objet pour que ses variations soient aisément mesurables, mais sans que celui-ci soit saturé sur le capteur. Ni lui, ni les étoiles qui serviront de comparaison d'ailleurs.
J'opte pour des poses unitaires de 90s, et choisis pour références les étoiles TYC 1962-1299-1 et TYC 1962-1096-1, proches de l'astéroïde et je garde un oeil sur l'étoile binaire à éclipse Y Leonis qui est également dans le champ. Avec sa courte période, je pourrais attraper une éclipse au cours de la nuit (Pas vérifié avant la nuit si ça devait être le cas).

Et c'est parti pour 9 heures de poses.
Toutes les demies heures, jusque 1h du matin, je passais voir si tout allait bien, guettant le moment où il faudrait changer la batterie du Canon. Le reste du temps, jeu vidéo au coin du feu de cheminée :-)

En 9 heures, il se déplace bien le petit astéro :


Il passe tout prêt d'une étoile (UCAC3 233-098889), ce qui va m'obliger à faire attention au moment de la mesure à ne pas prendre cette étoile dans mes cercles photométriques, sous peine de tout fausser.

Première vérification le lendemain matin : les courbes de flux des étoiles de références et de l'astéroïde. Elles représentent la variation de quantité de signal obtenu au cours du temps. Cette courbe permet notamment de déterminer à quel(s) moment(s) au cours de la nuit il y a eu des passages de nuages. Ceux-ci provoquent de violents décrochages dans les courbes. Rien de tout cela ici, la nuit a été claire.


Si les courbes sont ... courbées ... c'est parce qu'au cours de la nuit, les cibles sont passées d'Est en Ouest, avec une hauteur max dans le ciel au passage au méridien, et elles ont décliné vers l'Ouest en fin de nuit. On voit finalement ici l'effet de ce qu'on appelle "la masse d'air". La quantité d'atmosphère traversée par la lumière des cibles varie au cours du temps. Là où on reçoit, pour un même temps de pose, 25000 ADU de signal au passage au méridien, on en obtient que 15000 en fin de nuit au coucher à l'Ouest.
D'où l'intérêt, pour les astrophotographes, de prendre des poses aux masses d'air les plus favorables. Entre une prise plein Sud et une prise plein Ouest, j'ai perdu ici 40% de signal pour un même temps de pose.
Rien de bien grave ici, mais la démonstration vaut qu'on s'y attarde.



Vient ensuite le temps de la courbe de lumière. Après une photométrie en bonne et due forme sous Iris sur les 320 images de la nuit, et une validation de la marge d'erreur via une étoile de test, j'obtiens la courbe ci-dessous. On note bien la variation de luminosité de 0.2 magnitudes environ. Une hausse, une baisse, une nouvelle hausse et une espèce de plateau. A vue de nez, il y a là environ les 2 tiers d'une courbe de rotation complète. Comme (68) Leto a une période de rotation probable de 14h environ, je reste dans les clous.
La marge d'erreur des mesures se situe à 0.023 magnitude en moyenne sur la nuit, ce qui n'est pas trop mal compte tenu des conditions. Seule la courbe relative à la couche verte du capteur est représentée ci-dessous.


Les données ont été transmises à Raoul Behrend de l'observatoire de Genève pour validation, et insertion si tout va bien dans la grande base de données des courbes de rotation d'astéroïdes où j'ai déjà quelques courbes : http://obswww.unige.ch/~behrend/page1cou.html#000068

Et pour finir, voici une petite vidéo de (68) Leto qui se baladait ce soir-là :


Une bien belle nuit qui en appellera d'autres...